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 Passion...

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MessageSujet: Passion...   Passion... EmptySam 18 Avr - 16:16


PASSION...





LIVRE I: Candice

Paris, 1575. Le soleil se couche, caressant la ville d'une lueur orangée. Les jeunes ne veulent pas rentrer chez eux, les vacances viennent de commencer. Je regarde par la fenêtre de mon appartement, sous les toits. Que ces enfants sont idiots. Une fois, mon père m'a jetée hors de la maison, je suis restée seule, dehors toute la nuit, cette longue nuit d'hiver. Commencer une nouvelle vie à 20 ans peut vous paraitre absurde, et pourtant. C'est si douloureux. Le venin s'insinue dans vos veines, gagnant peu à peu chaque cellule de votre corps, les convulsions de dégout... je m'en souviens encore. Jamais je n'avait connu une telle souffrance. Elle durera pour l'éternité.

*

New York,1599. J'ai changé de ville, l'amertume des bourgeois de Paris me pesait sur l'estomac. Vous savez, l'odeur du sang est tellement attirante, j'ai du mal à me contrôler. Ce gout ferreux, fruité, vous emplit les narines, vous chatouille le palais, c'est irrésistible. C'est comme les humains et le sucre, si mes souvenirs sont bons.
La nuit fait maintenant le seul monde dans lequel je peux vivre sans trop souffrir. Le soir, l'odeur de l'hémoglobine est contenue derrière les murs et je me refuse toute intrusion dans les propriétés privées. Mais chaque personne croisant mon chemin se retrouvera propulsée en enfer, son âme dans mon estomac putride. Cette douleur continuera éternellement, je l'ai déjà dit. Ça me fait penser à mon paternel. Mon nouveau père à disparu juste 40 ans après ma création, m'abandonnant dans une ville inconnue. Je ne lui en veux pas, il aimait être libre.
Il paraît que j'ai hérité de ses boucles noires, de sa peau blanche et de son goût pour le noir. Je ne sais pas ce que je pourrait donner à un être que j'aurais créé. Je me sens trop seule dans ce monde froid. Et j'ai faim. Je vais chasser, il ne doit plus avoir grand monde, malheureusement, dans les rues. Une envie me vient subitement: aller faire du camping! Mais oui, allons nous amuser avec nos amis aventuriers.

La tente est là, plantée dans la terre. L'endroit est plaisant. Des arbres, une rivière, des animaux. Et surtout, des humains. La brulure de ma soif me faire souffrir, pourquoi attendre plus longtemps? Venez, mes chers enfants...
Mes canines se sont plantées dans sa jugulaire, savourant le moelleux de sa chair rose. Une hémoglobine virile, un arrière goût comme on peut en trouver en dégustant un beaujolais aillant bien vieillit. Un Saint Amour peut-être. Point le temps de délibérer sur les grand crus de la région Française.
A moitié mort, je me plongeait dans les yeux verts de mon futur compagnon. Son corps robuste m'avait résisté jusque là. Il était donc digne de devenir vampire lui aussi, je m'occuperait de son éducation avec amour... Admirant les mèches blondes qui lui tombaient devant le visage, j'engageai tant que mal la conversation.

-Je suis désolée. Vraiment désolée, m'expliquai-je. Comment t-appelles-tu?
-E... Emery. Que m'arrive t-il? Je me sens....
Une convulsion secoua son enveloppe charnelle et il s'évanouit. Naturellement, peut-être est-ce mon instinct maternel qui se réveille, je continuai à lui parler.
-Emery. Je te prie de m'excuser. Tu vas vivre le pire moment de ton existence. Existence qui sera longue. Éternelle, pour ne pas mieux dire. Je serai toujours là pour toi, ne t'inquiète pas. Tu vas devoir apprendre tout un tas de choses, rien que manger, pour commencer. Tout se fera petit à petit. Je suis sûre qu'on va bien s'entendre. Tu aimes la musique classique? Suis-je bête, tu ne peux pas me répondre. On vivra des moments magnifiques ensemble. Tu verras...
Un cri guttural lui échappa. Tout d'un coup, il rouvrit les yeux, recommença à respirer et me regarda.
- Je veux ton sang. Candice, je veux ton sang.
Ainsi, un fils savait inconsciemment le nom de sa mère. Je lui tendit mon poignet, et il mordit. Cette petite douleur était en réalité assez agréable. Le temps pour lui de boire et nous rentrâmes à mon appartement. C'est moins facile d'être discret quand on rentre chez soi avec un vampire nouveau né, de plus à trois heures du matin. Emery pose tout le temps des questions. Sur sa vie future, nous deux, le lien, les gens, la nourriture... tout ce qui inquiète un jeune vampire.
- Repose-toi. Un vampire n'a pas réellement besoin de dormir mais il est mieux que je te laisse réfléchir. Je l'installai sur le lit à baldaquin et me retirait dans le salon, lire une éternelle Thèse de vampirologie dont les soi-disantes preuves de l'efficacité de l'ail et du crucifix sur notre corps démoniaque ne sont plus à prouver. Seigneur... Quelle imbécillité! Rien de tel qu'un bouillon de sang de hiboux à l'ail et aux oignons pour retrouver la forme, surtout après un jeûne conséquent.
L'aube se lève, je retournait dans la chambre faire plus ample connaissance avec mon protégé. Je frappait à la porte. Un froissement d'air se fit entendre, puis j'aperçut le visage d'Emery. Ainsi donc je lui avait donné mes boucles. Ses yeux étaient d'un vert émeraude, brillant d'une curiosité sans fin, sa peau était presque aussi blanche que la mienne.

LIVRE II: Emery



Venise, 1699. Voilà un siècle que j'ai été créé. J'ai l'impression que c'était hier, je me souviens de tout sans exception. On a dû changer plusieurs fois de ville, je ne tenais pas en place. D'après Candice, j'ai la même aptitude qu'elle à voyager, découvrir des choses nouvelles. Moi, j'aime surtout comparer le goût de chaque humain en fonction de la région dont il vient, de son rang social et de sa qualité de vie. Jusqu'à maintenant, le meilleur homme que je n'ai jamais goutté était un magnifique bourgeois d'une vingtaine d'années, toujours propre sur lui. Je me souviens de l'odeur de son sang, je regrette qu'il n'y en ai pas de similaire.

*

Ma vie en tant que vampire a été un fiasco. Mais je m'arrange! Je mange plus que nécessaire, tuant au passage des centaines de victimes innocentes. En fait, je chasse pour deux; la moitié que je ne mange pas revenant à ma créatrice. J'étudiais le piano et le chant, mais j'ai eu une petite soif lors d'un interminable cours alors j'ai tué mon professeur. J'ai lu des centaines de livres sur ma race, mais aucun n'a su répondre à mes questions. Aucun sauf mon livre vivant: Candice. Je l'admire beaucoup, elle sait tout, elle me rassure, ne m'en veux jamais quand on doit changer de pays à cause des massacres que je fais où quand je me substante d'un hameau entier – je trouve que 93 personnes n'est pas un chiffre terrifiant, mais je me plie aux règles de Candice.
J'aime particulièrement la mode. Je passerai des journées entières à faire le tour des magasins d'une grande ville. Inutile de préciser que je ne paye pas mes habits; je mords quiconque ose me parler de monnaie. Souvent, on sort en pleine journée, habillés et toilettés de manière à ce que tout le monde nous regarde. J'ai un satané plaisir à me montrer. Un plaisir de comédien me dit-on dans cette ville de la comedia del arte.

Ce soir, nous sommes invités à une immense réception, organisée par un de mes amis. Que des humains. J'ai habillé mon âme-sœur de manière la plus jolie qui soit. Une longue robe noire à volants, un chemisier de laine, un chapeau laissant transparaitre ses boucles et ses yeux doux. En fier cavalier, je me suis habillé tout de noir, en accord parfait.

*
Madrid, 1756. J'ai ouvert les yeux. Je ne vis que pour elle; elle ne vit pas que pour moi. Ma seule envie est de mourir. Mais comment mourir quand on est immortel? Il faut qu'un autre nous plante un pieu dans le cœur... Mais à qui demander ça? A mon âme-sœur? La seule femme qui est faite pour moi? Je n'oserai jamais! Je me retrouve dans une véritable impasse; mon cœur bat pour rien. Je devrais peut-être faire ma déclaration. Non, non, je suis trop timide. Je vais plutôt lui écrire une lettre, que je laisserai dans son livre, et je partirai chasser.

Chère Candice,

Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi. Mais je ne crois pas que vivre auprès de moi soit une bonne idée- pour toi tout du moins. Je deviens fou de toujours être avec toi sans te parler de ce que je pense vraiment. Je t'aime, Candice. Crois moi je t'en prie. Je serai dans la forêt, retrouve moi si tu partage mes sentiments. Sinon, je partirai, seul.
Adieu...


Emery







LIVRE III: Passion



Candice ouvrit son livre et trouva la lettre de son compagnon. Elle admira la calligraphie de son prénom, écrit à l'encre noire sur la face de l'enveloppe. Elle trouva ceci extrêmement bizarre. Pas un bruit dans la maison quand elle est rentrée, pas même le chuintement des pages d'un livre.
Elle coupa le haut de l'enveloppe avec son ongle et sortit la missive. Son cœur battait de plus en plus vite.
-Oh non! Vite, mon manteau! Emery, espèce d'imbécile!! Mais quel endroit de la forêt?
Candice se leva d'un coup, se couvrit d'une cape de velours rouge et sauta par la fenêtre. Tant pis si les voisins l'avaient vu se jeter du 4eme étage et se rattraper comme si de rien n'était. Elle devait retrouver Emery de toute urgence.
A la lisière de la forêt, elle sentit l'odeur de son être cher. Candice courut du plus vite possible et se posta à une centaine de mètres du jeune vampire.
-Emery? J'ai lu ta lettre.
Le vampire se leva et dévisagea sa bien aimée.
-Je suis désolé. Je n'aurais pas dû.... Je partirais seul si tu veux.
Candice s'avança d'un pas léger et embrassa son ami sur la joue. Elle ne voulais pas qu'il parte. Sans lui, elle ne se sentait pas entière. C'était son double masculin.

*

1906. La vie des jeunes amoureux se passait sans encombre notable. Un soir de Mai, Emery partit chasser sans la jeune vampire; elle n'avait pas soif, au contraire de son compagnon.
Une petite heure après le départ d'Emery, on tambourina à la porte du domicile des vampires. Candice ouvrit la porte et des dizaines d'humains entrèrent de force, des pieux et haches à la main. Candice recula d'un pas prudent, la peur lui tordait les entrailles. Un premier homme se jeta sur elle, et failli lui trancher la tête. Le pauvre se cassa la nuque sur la bibliothèque après une violente parade de Candice. Le sang coulait à flot par l'ouverture de la colonne vertébrale, ressortant hors de l'enveloppe charnelle de l'homme. Deux femmes essayèrent de l'attaquer, elles passèrent, elles, par la fenêtre, les éclat de verre leur trouant la peau et leur crevant les yeux. Le résultat de la chute n'était pas très beau à voir, écrasé sur le trottoir. Le reste des villageois attaqua la triste Candice sans pitié ni douleur au moins étudiée. D'un courage qu'elle ne se savait pas, Candice résista plus ou moins à l'offensive, jusqu'au moment où elle sentit un cône de métal froid lui rentrer dans le dos. Le craquement morbide de sa colonne vertébrale inspira des hurlements de joie aux humains qu'il restait.
Candice était paralysée. Elle ne pouvait plus bouger, la brûlure qui lui ravageait l'intérieur était trop douloureuse, aucun cri ne pût sortir de sa gorge. Elle sentit chaque cellule se briser lorsque la hache lui transperça le cou. Candice n'eut pas la tête entièrement tranchée, les villageois ayant terminé leur travail, s'en allèrent. L'agonie de la jeune vampire ne fut pas très longue: un heure tout au plus.
Elle réussit à ramper jusqu'au lit à baldaquin et s'allongea de douleur. Le sang écarlate tachait les drap de satin blanc et se confondait avec la couleur de sa robe. Même morte, elle était resplendissante.

*

Emery rentra de chasse, enfin libéré de la soif qui le martyrisait. Entré dans l'immeuble, il sentit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il couru dans l'escalier jusqu'au 4eme étage. La porte était défoncée, une forte odeur de sang planait dans l'air. La fenêtre du salon avait volé en éclats, chaque pointe était surmonté d'une goute de sang, qui coulait sur le plancher. Il aperçut le paysan à terre, rigola à la vue de sa nuque.
Le vampire se déplaça jusqu'à la chambre et vit sa bien aimée. Son hémoglobine ne fit qu'un tour dans ses veines de démon. Il se jeta aux pieds de Candice, hurlant à la mort. Des larmes coulèrent sur ses joues blanchâtres. Emery se releva, regarda la pièce d'habitude si jolie, et dans son champ de vision apparut une coupure de journal.

Les morts inquiétantes; hypothèse et réalité

Depuis plusieurs mois maintenant, tous les hommes allant dans la forêt n'en reviennent pas. Tous meurent, d'une façon inconnue. Une enquête et des autopsies on été menées, toutes ayant le même résultat: il ne reste à aucun mort une seule goutte de sang, deux trous se font voir sur la nuque des victimes. Plusieurs hypothèses ont été émises à la suite de ceci.

1)Une bête sauvage, carnassière tel un ours, vit dans la forêt et se nourrit des hommes. Mais alors pourquoi la chair n'est pas entamée et il n'y a plus de sang?
2)Un tueur aime voir le sang couler et plante directement son couteau par deux fois dans la jugulaire des ses victimes.
3)Un vampire se nourrit dans la région.

Cette dernière hypothèse est la plus vraisemblable d'après les relevés sur les défunts.
Une enquête a donc été menée chez les citoyens. D'après plusieurs d'entre eux, une famille ne sort que la nuit, et on ne les voit pas dans les magasins ou autres lieux de restauration. Se nourriraient-ils de sang humain? Une possibilité à ne pas écarter.


La fin de l'article était déchiré. Emery prit le corps de Candice dans ses bras et voyagea jusqu'à New York. A l'endroit même ou ils s'étaient rencontrés, le jeune homme creusa une tombe, lava toute trace de sang sur la peau de la vampire, et la déposa dans sa dernière demeure. Il recouvrit le corps de terre fraiche et consolida la tombe avec des pierres.
Pendant des semaines, Emery construisit une véritable crypte et grava dans la pierre:
L'éternité nous séparera
Sans jamais nous séparer
Qui sait qui mourra
Mais je ne m'arrêterait de t'aimer

Emery versa ses dernières larmes et partit dans son monde damné. Plus personne ne l'a jamais revu, en réalité. Peut-être est-il retranché dans les montagnes, ou vit normalement. Peut-être même est-il mort, lui aussi.
Mais son âme sera toujours vivante, emplissant chaque atome d'oxygène.



FIN












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